Campagne des Jeunes FGTB
“Chope tes allocs”

Au fil des années, le système des allocations d’insertion a subi de nombreuses attaques de la part des gouvernements successifs. A travers les modifications répétées de ce système, c’est une grande partie de la jeunesse qui a été poussée vers la précarité. Une lueur d’espoir vient cependant faire irruption dans ce tableau morose.

En effet, la FGTB a accompagné un nombre important de jeunes dans des recours en justice, qui ont récemment porté leurs fruits. Dans ce contexte, les Jeunes FGTB lancent leur campagne « Chope tes allocs », qui vise à continuer l’accompagnement déjà débuté et à interpeller le monde politique sur la situation de presque 7.000 jeunes injustement exclu·es du droit à ces allocations.

Qu’est-ce que l’allocation d’insertion ?

Pour bénéficier d’allocations d’insertion, les jeunes demandeur·euses d’emploi doivent d’abord passer par le stage d’insertion professionnelle : une période de recherche d’emploi d’un an suite à leurs études durant laquelle ils.elles ne percevront pas de revenu de la part de l’Onem. Pendant cette période, le FOrem/Actiris contrôlera leur recherche d’emploi à deux reprises.

Au terme de ce stage d’insertion, si les demandeur·euses d’emploi ont reçu deux évaluations positives suite à ces contrôles, ils.elles pourront commencer à percevoir des allocations d’insertion professionnelle : un montant qui sera touché mensuellement afin de favoriser l’accès à l’emploi. Cependant, certaines conditions limitent ce droit aux allocations d’insertion.

Limitée à l’âge de 25 ans

Anciennement, la demande d’allocation d’insertion devait être formulée avant les 30 ans du ou de la demandeur·euse d’emploi. Mais depuis le 30 décembre 2014, nos gouvernements ont diminué cette limite d’âge à 25 ans. De ce fait, si un·e jeune a plus de 25 ans à la fin de son stage d’insertion, il.elle ne pourra pas recevoir d’allocations d’insertion. Cela signifie qu’il faudrait nécessairement avoir terminé ses études avant 24 ans pour pouvoir ouvrir son droit aux allocations d’insertion : plus de place ni pour l’erreur, ni pour les études de longue durée. 

Limitée à une durée de 3 ans

De la même manière, il fut un temps où les allocations d’insertion étaient illimitées dans le temps. Mais depuis le 1er janvier 2012, ces allocations sont limitées à une durée de 3 ans pour les cohabitant·es et à l’âge de 33 ans pour les personnes isolées et les cohabitant·es avec charge de famille. Passé ce délai, l’Onem coupe ce revenu aux demandeur·euses d’emploi, qui se retrouvent alors lésé·es du jour au lendemain, souvent sans aucune autre forme de rentrée financière.

Des mesures injustes

Au fil du temps, les modifications incessantes des conditions d’accès aux allocations d’insertions ont fini par rendre ces dernières presque inaccessibles. Aujourd’hui, de nombreux·ses jeunes, dont beaucoup de femmes, se retrouvent privé·es d’allocations d’insertion. L’objectif de ces modifications était, soi-disant, d’accélérer l’insertion des jeunes sur le marché de l’emploi afin d’atteindre un équilibre budgétaire et de diminuer le déficit des pouvoirs publics à 2,8% du PIB. Mais dans les faits, les jeunes se voient simplement encore plus précarisé·es. Celles et ceux qui effectuent des études de longue durée sont pénalisé·es.

De plus, comment chercher de l’emploi sans ressource financière permettant d’assumer le coût des impressions de documents, des déplacements, des tenues, etc ? Par ailleurs, les jeunes se retrouvent contraint·es d’accepter des jobs mal payés, “ubérisés” ou sous-qualifiés, aux statuts précaires, et représentent alors une main d’œuvre bon marché et corvéable à merci pour le patronat.

Priver les jeunes d’allocations d’insertion, c’est les priver du seul tremplin financier dont ils.elles disposent pour s’émanciper. Ces restrictions des conditions d’accès aux allocations d’insertion sont purement et simplement inadmissibles et c’est pourquoi les Jeunes FGTB lancent une nouvelle campagne visant à abolir ces réglementations injustes.

Chope tes allocs !

Dès leur application, la FGTB a combattu ces réglementations qui ont précarisé de nombreux·ses jeunes. Récemment, après plusieurs centaines de recours menés en justice pour aider nos jeunes affilié·es, nous avons gagné ce premier combat. La justice et l’Onem ont donné raison à ces jeunes qui ont pu faire valoir leurs droits et bénéficier des allocations d’insertion qui leurs étaient jusque-là refusées.

Si tu t’es vu·e exclu·e de ton droit aux allocations d’insertion et que tu veux mettre fin à cette injustice pour récupérer tes droits, les Jeunes FGTB peuvent te venir en aide en entamant un recours qui pourra te permettre de bénéficier de tes allocations d’insertion suite à une décision de justice.

Si tu n’es pas encore affilié·e, il te suffira de t’affilier gratuitement aux Jeunes FGTB. Ensuite, l’animateur·ice de ta régionale sera ton intermédiaire avec le service juridique de la FGTB et t’aidera à rassembler les documents nécessaires pour entamer ton recours. Après cela, le service juridique de la FGTB s’occupera de relayer ta demande auprès de l’ONEM.

Pour t’affilier gratuitement, remplis notre formulaire d’inscription sur jeunes-fgtb.be/fr/me-syndiquer
Pour plus d’infos, n’hésite pas à nous contacter via l’adresse jeunes@jeunes-fgtb.be