Le déficit de la sécurité sociale menace d’atteindre au moins 10 milliards d’euros, selon les hypothèses du Bureau du Plan. Un gouffre béant qui ne s’explique pas seulement par la crise du Coronavirus – durant laquelle la sécu a répondu aux besoins plus importants de la population et des entreprises – , mais bien par les années de sous-financement et d’économies opérées sous le Gouvernement Michel. Ce déficit doit être comblé, de manière structurelle. Le gouvernement doit agir rapidement et garantir la dotation d’équilibre pour les années à venir.
La principale leçon à tirer de la crise du Coronavirus est que c’est bien la sécurité sociale qui a préservé une partie pouvoir d’achat des travailleurs en chômage temporaire. Ceux-ci ont pu compter sur un revenu de remplacement qui, grâce à la FGTB, a pu atteindre 70% du salaire brut plafonné (+ un supplément de 5,63 €/jour). Les entreprises ont ainsi pu maintenir l’emploi, et assurer la reprise du travail après la pandémie.
Notons que, sans les économies drastiques de ces dernières années, nos soins de santé – qui figurent parmi les meilleurs au monde – auraient été mieux armés pour affronter la crise sanitaire.
Notre sécurité sociale est indispensable, et pas uniquement en période de pandémie. La FGTB exige du gouvernement qu’il la préserve pour le futur, voire qu’il la renforce. Les employeurs doivent aussi assumer leur responsabilité, au lieu d’exiger de nouvelles réductions de cotisations.
Il faut dès lors impérativement :
• renforcer de toute urgence le mécanisme de la dotation d’équilibre de façon structurelle à partir de 2021;
• revoir la loi de 2017 afin d’y inclure des sources de financement nouvelles et structurelles. Pour la FGTB, le financement doit provenir de tous les revenus, pas seulement ceux du travail;
• imposer un moratoire sur tous les régimes d’exonération de cotisations sociales. Ces dernières sont au cœur de notre système de sécurité sociale;
• veiller à assurer une meilleure protection des travailleuses et travailleurs, qui de chômeurs temporaires pour force majeure sont devenus chômeurs complets. Il faut également protéger celles et ceux qui, déjà au chômage, retrouveront difficilement un emploi, ainsi que les jeunes qui terminent leurs études.